Assurance dans le 3ème pilier: à quoi faut-il faire attention ?

Assurance dans le 3ème pilier: à quoi faut il faire attention?
L’assurance 3ème pilier offre une combinaison d’épargne et de protection en cas de décès ou d’invalidité. Mais ces contrats comportent des spécificités qu’il faut analyser avant de s’engager : rigidité, frais, choix des bénéficiaires ou encore implications fiscales. Voici les éléments essentiels à prendre en compte.

Qu’est-ce qu’une assurance 3ème pilier ?

En Suisse, le 3ème pilier complète le 1er et le 2ème pilier. Lorsqu’il est souscrit sous forme d’assurance-vie, il peut s’agir d’une épargne retraite combinée à une protection en cas de décès ou d’invalidité, ou simplement à une protection risque pure.

On distingue dans le 3ème pilier le pilier 3a, dit « lié », qui offre des déductions fiscales intéressantes mais avec des conditions strictes de retrait, et le pilier 3b, dit « libre », plus flexible mais généralement sans avantage fiscal immédiat.

Une assurance dans le 3ème pilier permet donc non seulement de préparer sa retraite, mais aussi de sécuriser sa famille, grâce à un capital garanti et une clause bénéficiaire claire.

Limites de cotisations

En 2025, il est possible de verser les montants suivants dans la prévoyance individuelle liée:

Pourquoi souscrire une assurance vie dans le 3ème pilier ?

Souscrire une assurance vie dans le 3ème pilier, c’est avant tout se donner une double sécurité. Vous préparez votre retraite en constituant une épargne régulière, tout en protégeant vos proches en cas de décès ou d’invalidité. Contrairement à un simple compte épargne, le contrat d’assurance garantit un capital ou une rente même si un imprévu survient.

C’est également un choix fiscalement intelligent : dans le 3ème pilier lié (3a), les primes versées réduisent votre revenu imposable chaque année, ce qui représente une économie immédiate. Dans le 3ème pilier libre (3b), vous bénéficiez d’une plus grande flexibilité et, selon le contrat et le canton, d’une exonération d’impôt lors du versement et la possibilité de déduire les primes des impôts jusqu’à un certain plafond.

Enfin, la clause bénéficiaire vous permet de désigner à l’avance qui recevra le capital, ce qui facilite la transmission et protège vos héritiers.

Elements a prendre en compte avant de signer

Souscrire une assurance vie dans le 3ème pilier est un engagement de long terme. Avant de vous engager, il est donc crucial de prendre le temps d’analyser certains points clés: vos objectifs, la structure du contrat, les frais, la fiscalité et les conditions de sortie.

3.1 Définir vos objectifs et vérifier l’adéquation

Avant de signer un contrat d’assurance 3ème pilier, il est essentiel de clarifier vos priorités. Cherchez-vous avant tout à constituer une épargne retraite, à protéger vos proches en cas de décès, ou à combiner les deux ?

Le choix entre un pilier 3a et un pilier 3b dépend aussi de vos besoins. Le 3a est intéressant pour ses avantages fiscaux, mais il reste contraignant en matière de retraits. Le 3b offre plus de liberté, notamment pour financer un projet ou transmettre un capital, mais sans les mêmes déductions fiscales.

Se poser les bonnes questions dès le départ permet d’éviter un contrat trop rigide ou mal adapté. L’assurance vie dans le 3ème pilier doit être alignée sur vos projets de vie et votre horizon d’investissement, pas simplement sur une promesse commerciale.

3.2 Choisir le bon contrat

Toutes les assurances-vie 3ème pilier ne se ressemblent pas. Certaines se limitent à une protection risque pur, c’est-à-dire le versement d’un capital ou d’une rente uniquement en cas de décès ou d’invalidité. D’autres combinent cette couverture avec une épargne retraite placée sur un compte rémunéré ou investie en fonds, ce qui permet de faire croître votre capital dans le temps.

Il est également possible de souscrire un contrat à une tête (protection sur une seule personne) ou à deux têtes (par exemple pour un couple), afin d’adapter la couverture à votre situation familiale. Le choix entre une assurance traditionnelle ou une assurance liée à des fonds dépendra quant à lui de votre profil d’investisseur et de votre tolérance au risque.

3.3 Examiner les frais

Un contrat d’assurance 3ème pilier peut sembler attractif, mais les frais appliqués en coulisses font souvent la différence. Frais d’entrée, frais de gestion annuels, coûts liés aux fonds de placement (TER): tous ces éléments réduisent naturellement le rendement final de votre épargne.

Certains assureurs pratiquent des frais particulièrement élevés, qui grignotent une part importante du capital sur le long terme. D’où l’importance de demander une simulation nette de frais, afin de visualiser le montant réellement accumulé au fil des années.

3.4 Comprendre la fiscalité

Dans le 3ème pilier lié (3a), les cotisations sont déductibles de votre revenu imposable jusqu’au plafond légal. Cela réduit vos impôts chaque année et offre un rendement immédiat, en plus de la performance de l’épargne. Au moment du retrait, le capital est imposé séparément, à un taux réduit.

Dans le 3ème pilier libre (3b), les primes ne sont en principe pas déductibles (sauf certains cantons). En revanche, le contrat offre plus de souplesse et, si son caractère de prévoyance est reconnu, le capital versé peut être exonéré d’impôt au moment du retrait. Certains cantons accordent également des déductions partielles, ce qui peut améliorer l’attractivité fiscale du 3b.

Nouveauté: rachats dans le 3a

En 2026, il sera possible d’effectuer des rachats ultérieurs dans le 3ème pilier A pour l’année fiscale 2025 à hauteur de CHF 7’258 (plafond).

3.5 Anticiper les conditions de sortie

Un contrat d’assurance 3ème pilier engage sur plusieurs années, parfois jusqu’à la retraite. Pourtant, la vie réserve souvent des imprévus: changement de situation professionnelle, divorce, acquisition d’un logement ou départ à l’étranger. Dans ces cas, un retrait anticipé peut être envisagé, mais il entraîne presque toujours des conséquences financières.

Les assureurs appliquent généralement des frais de rachat élevés en début de contrat, ce qui réduit fortement le capital récupéré si vous sortez trop tôt. Plus la sortie intervient tôt, plus la perte est importante. D’où l’importance d’analyser précisément les conditions de retrait et les éventuelles pénalités avant de signer.

Types de 3ème piliers en assurance

Toutes les assurances 3ème pilier ne se ressemblent pas. Voici les principales formes d’assurances vie proposées dans le cadre du 3ème pilier.

1. Assurance-vie risque pur

L’assurance-vie risque pur se concentre uniquement sur la protection. Elle ne comporte pas de partie épargne : vous payez une prime pour garantir un capital à vos proches en cas de décès, ou une rente en cas d’invalidité.

Ce type de contrat est particulièrement indiqué pour les familles qui souhaitent sécuriser leur avenir financier en cas de coup dur, sans pour autant immobiliser un capital dans une épargne longue. Comme il n’y a pas de valeur de rachat, la prime est en général moins élevée qu’une assurance combinée.

1.2 Assurance-vie mixte

Contrairement au risque pur, l’assurance-vie mixte combine deux dimensions: une partie protection et une partie épargne. En cas de décès ou d’invalidité, vos proches reçoivent un capital ou une rente. Si vous arrivez au terme du contrat, vous percevez le capital épargné, qui a été placé soit sur un compte rémunéré, soit investi dans des fonds.

Ce type de contrat est intéressant pour ceux qui veulent préparer leur retraite tout en bénéficiant d’une couverture contre les imprévus. Il instaure une discipline d’épargne à long terme et offre une sécurité supplémentaire grâce à la valeur de rachat accumulée.

L’assurance-vie mixte garantit qu’au terme du contrat, un capital vous sera versé, même si aucun sinistre n’est survenu. C’est une solution complète qui convient à ceux qui recherchent à la fois protection et épargne retraite dans le cadre du 3ème pilier.

1.3 Variantes courantes

En plus des formules classiques, il existe des variantes qui répondent à des besoins spécifiques. L’assurance incapacité de gain protège vos revenus si une maladie ou un accident vous empêche de travailler.

L’assurance en cas de vie avec restitution garantit, au minimum, le remboursement des primes versées en cas de décès prématuré. Les assurances vie liées à des fonds permettent d’investir l’épargne sur les marchés financiers, avec un potentiel de rendement plus élevé mais aussi plus risqué. Enfin, les rentes viagères ou temporaires convertissent le capital en un revenu régulier, soit à vie, soit pour une durée déterminée, par exemple jusqu’au départ à la retraite.

Questions fréquentes

La différence réside dans le fait que le 3ème pilier bancaire est une simple épargne, alors que le 3ème pilier assurance combine épargne et protection (décès, invalidité). L’assurance offre donc une sécurité supplémentaire mais avec moins de flexibilité.

Oui, mais cela entraîne souvent des frais de rachat importants, surtout durant les premières années. Il est donc essentiel de vérifier les conditions de sortie avant de signer.

En 3a, les primes sont déductibles du revenu imposable jusqu’au plafond légal, et le capital est imposé séparément au retrait, à un taux réduit. En 3b, il n’y a pas de déduction au niveau fédéral, mais le capital peut être exonéré d’impôt si le contrat répond à des critères de prévoyance.

Oui, mais à un taux réduit à 1/5 du taux d’imposition, séparément du reste des revenus.

Vous devez effectuer des versements dans le pilier 3a au plus tard le 31 décembre pour être déductibles fiscalement de l’année en cours.

L’assurance risque pur ne couvre que le décès ou l’invalidité, alors que l’assurance vie mixte ajoute une composante d’épargne : un capital est garanti à l’échéance, même si aucun sinistre ne survient.

Oui, il est possible de modifier la clause bénéficiaire, sauf si celle-ci a été désignée comme irrévocable. C’est un point crucial pour s’assurer que le capital sera bien transmis à la bonne personne.
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